[Civilisation Extrême] L'humanité dégénérée

Auteur : JEFFI CHAO HUI WU

Temps : 2025-07-30 Mercredi, 16h50

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[Civilisation extrême] L'humanité dégénérée

Nous sommes en train d'abolir nous-mêmes notre talent !

L'humanité n'a jamais vraiment "évolué", nous avons simplement continuellement confié nos capacités physiques et mentales à un outil après l'autre, et ces outils ont finalement silencieusement accompli le processus de "castration" de nous-mêmes. Plus les outils sont puissants, plus l'homme est faible ; plus la technologie est pratique, plus l'homme se dégrade. Le plus ironique, c'est que nous appelons cette dégradation "modernisation".

Les modernes, sans feu, ne peuvent ni se réchauffer ni cuisiner ; sans navigation, ils ne peuvent pas sortir de quartiers inconnus ; sans moteur de recherche, même les connaissances familières d'il y a cinq ans sont introuvables ; sans plateformes sociales, ils se sentent abandonnés par le monde entier. Et si l'on plaçait un moderne sans aucun équipement dans la nature sauvage, il ne pourrait même pas tuer une souris. Nous sommes devenus l'espèce la plus "fragile" de cette planète ; dès que les systèmes modernes s'effondrent, l'humanité tombe immédiatement au bas de la chaîne alimentaire, ayant même perdu son instinct de survie de base. En revanche, un faon peut courir quelques heures après sa naissance, un chien sauvage peut reconnaître instinctivement les aliments toxiques, un lynx peut parcourir des centaines de kilomètres la nuit sans se perdre. Et nous ? Nous avons besoin de dix ans d'école, de dix ans d'internet, pour obtenir un adulte qui ne se perd pas.

Nous transférons nos capacités aux outils, puis perdons la capacité elle-même. Un oiseau qui vole n'a pas besoin de mode d'emploi, mais un humain doit être formé pour apprendre à faire du vélo ; un aigle peut capturer sa proie avec précision à haute altitude, tandis qu'un humain doit utiliser un téléobjectif pour voir les détails à cent mètres ; une baleine migre des milliers de kilomètres chaque année, tandis qu'un humain a du mal à avancer sans navigation. Ce ne sont pas des "retards", mais des choses que nos ancêtres possédaient et ont perdues, une forme de dégradation systémique. Et le plus terrifiant, c'est que cette dégradation n'est plus considérée comme une crise, mais est emballée comme un accomplissement de la civilisation.

La signification du Tai Chi réside précisément dans le défi qu'il pose. Beaucoup de gens ne comprennent pas pourquoi il faut pratiquer le Zhan Zhuang, le Jin Ji Du Li, ou le Chan Si Zou Quan, ces mouvements qui semblent "lents" et "inutiles". En réalité, ils activent des capacités qui se sont déjà atrophiées dans le corps. La capacité d'une personne à se tenir sur une jambe, les yeux fermés, pendant vingt minutes est plus rare que certains puces technologiques de haute technologie, car cela nécessite une haute coordination entre le système nerveux, le système d'équilibre, la tension musculaire et le rythme respiratoire — cela ne peut pas être téléchargé, ni copié, ni amélioré par des mises à niveau matérielles. Cela ne peut se faire que par une reconnexion entre la conscience et le corps.

Plus important encore : cette capacité est la véritable capacité humaine - ne dépendant ni des appareils, ni des médicaments, ni de l'aide extérieure. Le véritable progrès de l'humanité ne consiste pas à tout confier aux machines, mais à revenir à cet état d'être capable de se tenir debout, de respirer, de juger et d'agir de manière autonome.

Vous pouvez regarder les enfants d'aujourd'hui, immergés dès leur plus jeune âge dans les appareils électroniques, capables de faire glisser un téléphone à trois ans, mais incapables de s'accroupir à dix ans, ne pouvant pas porter cinq kilos en marchant pendant une heure, ne connaissant aucune plante médicinale, aucun terrain, aucune direction du vent, aucune exposition au soleil, aucun sens de l'orientation. Si on les plaçait dans une nature sauvage sans réseau, ils pourraient pleurer dans l'heure qui suit et commencer à se déshydrater après une demi-journée. L'humanité a depuis longtemps perdu son instinct de survie.

C'est ce que nous appelons "évolution" ? Non, nous nous précipitons nous-mêmes dans le piège de la régression. Pratiquer le Tai Chi, se tenir en position de stance, réguler sa respiration, concentrer sa conscience, c'est pour réparer lentement ces talents que nous avons abandonnés. Ce n'est pas un simple exercice pour "renforcer le corps", mais une profonde résistance contre l'esclavage des outils.

Aujourd'hui, l'humanité s'est habituée à l'efficacité, à la satisfaction immédiate et à l'absence de délai, perdant ainsi la capacité d'attendre, de supporter et d'accumuler. Or, l'entraînement en posture debout exige précisément de "ne rien faire tout en agissant", de savoir supporter la solitude, de tolérer l'ennui, de résister aux tremblements et de maintenir son équilibre. Dix minutes, le sol tremble légèrement, les jambes tremblent discrètement ; vingt minutes, le corps est comme une branche de saule au vent, oscillant sans tomber ; trente minutes, la circulation de l'énergie et du sang dans tout le corps, une légère sueur comme une pluie. C'est un pont reconstruit entre le cerveau et le corps. Ce n'est pas par l'apport, mais par le retour.

Beaucoup de gens disent que "l'humanité est entrée dans l'ère de l'IA", comme si tout pouvait être géré par des algorithmes. Cependant, comme je le souligne à maintes reprises : sans équipements modernes, l'homme n'a même plus la position la plus basique dans la chaîne alimentaire dans la nature. Peux-tu te tenir sur un pied les yeux fermés pendant vingt minutes ? Peux-tu sortir de la forêt sans GPS ? Peux-tu percevoir les légers changements de température et ajuster tes vêtements, ton alimentation, ta fréquence respiratoire ? Si la réponse est non, alors peu importe combien de diplômes tu as, combien de connaissances tu maîtrises, ou même à quel point tes compétences en programmation sont fortes, tu n'es qu'un homme en plastique numérique, et dès que tu es déconnecté du système d'équipement, tu peux t'effondrer à tout moment.

Certaines personnes se moquent du tai-chi en le qualifiant de "lent", "vide" et "obsolète", mais ceux qui ont réellement pratiqué le système du tai-chi savent qu'il ne s'agit pas d'une capitulation face à la tradition, mais d'une réparation anticipée face aux crises futures. Ce qu'il réveille, ce n'est pas la technique, ni l'apparence extérieure, mais ce système de perception complet que nous avions autrefois, mais dont nous avons perdu la trace sans savoir quand. Une possibilité de redevenir "une espèce".

Alors, lorsque tu te tiens sur l'herbe, les pieds ancrés comme des griffes, la colonne vertébrale traversée comme un dragon, la respiration allant et venant comme les marées, tu n'es en réalité pas en train de faire de l'exercice, mais de rappeler celui que la civilisation humaine a oublié : le "vrai toi". Tu n'es plus un accessoire du clavier et de l'écran, tu n'es plus un terminal de téléchargement d'informations externes, mais un être humain complet, avec un sens de l'orientation, un centre de gravité, un équilibre et une capacité de décision.

La dégénérescence n'est pas honteuse, ce qui est honteux, c'est de ne pas savoir que l'on est en train de dégénérer. Ce qui est encore plus effrayant, c'est de croire que cela s'appelle "progrès". Aujourd'hui, alors que les outils sont devenus si puissants qu'ils peuvent écrire des poèmes, cuisiner, naviguer, se faire des amis et anticiper nos préférences, la seule façon de lutter contre la dégénérescence systémique est peut-être le geste le plus simple : rester immobile - revenir à soi-même.

L'humanité est plongée dans une illusion de civilisation, croyant progresser alors qu'elle est en réalité en pleine régression. Le saut technologique a habitué les gens à dépendre des dispositifs externes, tout en négligeant que leur propre dégradation est bien plus rapide que les avancées technologiques. Lorsque l'humanité devient de moins en moins capable de travailler de ses mains, ne s'appuie plus sur la mémoire pour stocker des connaissances, et perd même la capacité de juger de la véracité des informations, ce "progrès" s'est discrètement transformé en une profonde régression.

Imaginez qu'une personne moderne perde soudainement son téléphone, son ordinateur, son GPS, l'électricité, Internet et d'autres outils modernes. Pourrait-elle encore vivre de manière autonome ? Si elle se retrouvait sans chaîne d'approvisionnement alimentaire et sans soutien logistique, aurait-elle encore la capacité de cultiver des céréales, de stocker de l'eau et de la conserver, de s'orienter et de collaborer avec les autres ? Une fois que le système mondial s'effondre, l'humanité deviendra le maillon le plus bas de la chaîne alimentaire de la planète.

D'un point de vue historique, de nombreuses capacités fondamentales de l'humanité - la résistance au froid et à la chaleur, la sensibilité des perceptions visuelles et auditives, la coordination de la structure corporelle, la profondeur de la cognition et du jugement logique - sont en train de disparaître rapidement. Les personnes modernes ont besoin de la climatisation pour réguler la température, s'appuient sur des moteurs de recherche pour trouver des réponses, dépendent des caméras pour observer le monde, tandis que les gens du passé pouvaient s'orienter dans la nature, identifier les plantes médicinales, naviguer grâce aux étoiles, et même détecter un danger d'un simple coup d'œil. Aujourd'hui, ces capacités sont presque éteintes.

L'essor de l'IA et des dispositifs intelligents a conduit l'humanité à abandonner davantage l'habitude de réfléchir. Face à un groupe qui ne pense plus activement, ne remet plus en question, et se contente de "liker" et de "partager", toute technologie devient un complice de la régression humaine.

Cette tendance, je l'ai signalée à plusieurs reprises dans de nombreux articles, tels que « Le miracle de l'IA qui juge les jeunes de 20 ans », « De l'extrême sensibilité au froid à la résistance au froid », « J'ai vaincu le milieu de travail obscur avec un système logistique », « Un système logistique sans dactylographe », « L'erreur structurelle d'EXCEL », « L'intelligence artificielle est une fausse intelligence », « Les destructeurs de structure de l'IA », « L'intelligence artificielle se bouche les oreilles et vole les cloches », etc. Ces articles non seulement documentent des expériences empiriques, mais révèlent également un fait cruel : une fois que l'humanité perd sa connexion avec le corps, la cognition et le système de soi, elle n'est plus un « être vivant intelligent », mais simplement un utilisateur de systèmes avancés, voire un outil asservi par ces systèmes.

Nous sommes en train d'assister à un phénomène civilisateur extrême : l'« intelligence » humaine est fournie par des dispositifs, et dès que ces dispositifs sont débranchés, la sagesse humaine retombe instantanément à zéro.

Ce n'est pas de l'alarmisme, mais une réalité qui se déroule. Et cette réalité, la grande majorité des gens s'en réjouit encore en mettant des "j'aime".

Lorsque l'humanité s'immerge dans la commodité apportée par le "remplacement des outils", le Taiji propose un chemin de réparation inverse. En partant de la conscience de soi, il inverse progressivement les capacités qui ont été dépouillées par la technologie. La pratique de la posture, la respiration et le contrôle entre le mouvement et l'immobilité sont en réalité une reconstruction complète des capacités de coordination de l'hippocampe, du système vestibulaire et du cervelet. Dans la société actuelle, de plus en plus de recherches en neurosciences confirment que l'atrophie causée par les outils modernes sur la structure du cerveau humain est devenue une tendance mondiale.

N'hésitez pas à essayer, le tai-chi n'est pas seulement une expérience statique de la culture traditionnelle, mais un entraînement neurologique corporel réel et vérifiable. Par exemple, "le coq qui se tient sur une patte" - cela semble simple, les yeux fermés sur une seule jambe, mais dès que vous essayez, vous réalisez que tout votre corps ne fait pas que se tenir debout, mais reconstruit des niveaux corporels que vous n'avez jamais utilisés.

Les personnes capables de maintenir la stabilité des membres inférieurs en position debout pendant plus de dix minutes sont presque exclusivement des pratiquants de longue date. Ce mouvement active en effet un système corporel qui a été longtemps mis de côté dans l'évolution humaine.

Des recherches scientifiques ont confirmé que se tenir sur une jambe les yeux fermés pendant 10 minutes active le cervelet et le réseau de la proprioception à un niveau plus de trois fois supérieur à celui de la marche normale (Journal of Neurophysiology, 2021).

Le tai-chi n'est pas lent, c'est une reconstruction ; ce n'est pas un exercice de santé, mais un projet de réhabilitation de la coordination entre les nerfs et les muscles. La transition entre le calme et le mouvement n'éveille pas la force elle-même, mais plutôt le sens de la coordination, de l'intégration corporelle, du rythme et du temps que vous aviez perdu.

Par exemple, dans l'entraînement au contrôle de la respiration, beaucoup de gens ne peuvent même pas fermer les yeux et rester assis sans bouger pendant trois minutes dans un endroit calme. Essayez de ne pas dépendre des appareils électroniques pendant trente minutes sans bouger, et vous constaterez que les gens modernes ont même perdu le mécanisme de régulation interne le plus basique. Le tai-chi, quant à lui, utilise une série de mouvements naturels et de rythmes pour vous aider à rétablir la connexion avec votre "essence corporelle".

Certaines personnes pourraient remettre en question le fait que la médecine moderne et les avancées technologiques ont déjà apporté plus de vie et de commodités à l'humanité, pourquoi parler encore de dégradation ?

Mais c'est précisément cette illusion de "longévité accrue" qui masque la réalité d'une "qualité de vie inférieure". Nous abandonnons le jugement, nous embrassons la paresse, mais nous ne jugeons plus ; nous utilisons la haute technologie, mais nous ne pouvons pas contrôler le système ; nous sommes habiles à corriger les autres, mais nous ne pouvons pas nous prouver nous-mêmes. Nous formons la prochaine génération en remplaçant la marche par les yeux, le doigt par le cerveau, la navigation par la direction, et les médicaments par la perception.

Ainsi, lorsqu'un citadin ayant perdu son système de navigation tombe dans la nature sauvage, il se rend compte qu'il ne peut pas se localiser, éviter les dangers, ni discerner la direction, et il ne peut donc pas échapper à la "punition naturelle" après l'échec de la technologie.

Source : http://www.australianwinner.com/AuWinner/viewtopic.php?t=697081